En conversation avec Sébastien Sarraude, auteur de "Camino del cielo"

Avec son nouveau thriller, Camino del Cielo, Sébastien Sarraude nous replonge dans une intrigue passionnante qui mélange histoire et enquête policière avec les Mallos de Riglos et l'Aragon comme fond de toile. Nous l'avons rencontré pour lui poser quelques questions à propos de son roman.

Sébastien, après sous les coquelicots l'an dernier, vous sortez Camino del cielo cette année qui s'avère être une suite. Était ce prémédité ?

Pas du tout, le premier peut se suffire à lui-même et laisser le lecteur avec une fin de son choix grâce à son imaginaire. Des questions restent en suspens et chacun y répond comme il le désire. J'ai cependant décidé de proposer une suite car je me suis laissé entraîner par mes recherches historiques sur la guerre d'Espagne et j'ai donc voulu rendre hommage à certains acteurs de l'époque. J'ai aussi un affect particulier avec cette région que je côtoie régulièrement et je lui imagine un avenir lumineux, peut-être idéalisé. 

Dans cette suite vous quittez ponctuellement l'Aragon.

Effectivement, on s'égare dans les provinces voisines car il y a eu des faits majeurs mondialement connus tels que le bombardement de Guernica et la présence décisive des forces allemandes jouant un rôle essentiel dans mes romans.

Vous parliez d'acteurs de l'époque, vous pouvez nous en dire deux mots sans tout dévoiler ?

Lors de mes recherches je suis tombé sur un court passage dans un livre qui évoque les faits d'armes autour de Riglos d'un mystérieux groupe de Guérilleros : les cavaliers de la nuit. Il s'infiltrait en terrain ennemi pour délivrer des familles entières et les ramener en terre républicaine. Souvent ces familles étaient persécutées car certains de leur membres combattaient pour le camp adverse. Le groupe agissait de nuit et ne reculait devant rien. Le courage, la ténacité, l'endurance de ces résistants pour une noble cause m'a poussé à chercher encore plus de renseignements sur ce groupe. Je suis donc tombé sur le parcours de vie de leur chef historique et son incroyable aura au niveau international. Il est pourtant aujourd'hui presque tombé dans l'oubli, en tout cas coté français où il a pourtant beaucoup œuvré. Je voulais leur rendre hommage.

Il est encore question de femmes...

Et oui, je ne peux pas m'empêcher de leur donner des rôles cruciaux. Elles souffrent, elles sont les victimes collatérales mais elles sont courageuses et font preuves d'une abnégation à toute épreuve. Je leur rend hommage aussi mais je n'enjolive rien. Nous savons très bien que même loin de la lumière, leurs activités et leurs sacrifices amènent à la victoire.

Il y aura t-il un troisième volet ?

Non, je clôture cette histoire par une anticipation sur l'avenir. Les faits d'armes historiques et la fiction contemporaine sont très sombres. Je voulais appuyer sur une note plus légère, de l'espoir, sur l'enfant nouveau qui vient et l'amour indéfectible qu'il reçoit en héritage. La vie est semées d'embûches pour tout le monde, il en est de même dans mes livres qui ne sont jamais des contes de fées. Mes personnages regardent la difficulté en face, perdent des plumes, mais ils se battent coûte que coûte pour sauver l'essentiel. Je me concentre aujourd'hui sur une toute autre région des Pyrénées, pas si éloignée, mais avec une autre ambiance.

Ecrirez-vous d'autres histoires en terre espagnole ?

Certainement. J'ai plusieurs romans en attente dans ma tête et certains se déroulent encore de l'autre coté des Pyrénées.

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